PateDo Photographies

Un photographe à l'Ouest

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18 février 2022

Aujourd’hui il y a du soleil. Je suis dans la voiture garée dans une rue de Pontchâteau  dans l´immense département de la Loire-Atlantique de la région des Pays de La Loire, de notre pays de France au sein de l´Union Européenne juste avant la troisième guerre mondiale programmée par le Führer Adolphe Poutine.

Ma vie défile sous mes yeux alors qu´ils essayent de se fixer sur les passants masqués qui déambulent devant moi.

Les voitures  ne ressemblent plus à celles qui grondaient en arrière plan rue de Vaugirard. J´étais ce petit gars du Nord avec ce drôle d’accent qui disait « reuze » et pas « rose ». J´avais débarqué à Paris  en mai, deux ans avant que tout se bouscule lors d’un autre mois de mai.

Les feux rouges. Les policiers à képi, les bus à plate-forme de la ligne 80 qui stationnaient devant la belle Mairie du 15ème arrondissement.

Citroën Tube
Citroên Type H
Il y avait aussi  les si nombreuses sirènes de pompiers et  les ambulances dans l’air  du soir empli de pigeons virevoltants. 
Le parfum humide de la teinturerie de la rue Bausset et sa vapeur qui remontait par les grilles sous la vitrine, ou les odeurs étranges et les bruits feutrés qui s´échappaient des petites ouvertures à l’entresol du laboratoire d’analyses médicales de la rue Carcel, l´inventeur de la bougie ‘a t’on dit plus tard. Le grondement et les vibrations  des rames souterraines du métro  place Adolphe Chérioux.
Les maquettes montées du magasin de jouet  » Au pont d’Avignon » qui captivaient mon regard. Le square derrière l’église où nous franchissions les grilles, le soir pour rejouer la coupe de France avec notre ballon en plastique. Les cloches qui  carillonnaient. Les vieux cousins de mes parents qui habitaient un petit appartement à toile cirée et chants de canaris au fond d´une cour ensoleillée, rue Borromée.
Les dorures de l’entrée de la chapelle orthodoxe jamais ouverte,  rue Pétel. Monsieur Brunet, ses yeux doux et son souffle court sur le pas de son cabinet d’opticien avant qu’il ne parte vers Rungis. Cet étrange sitar qui trônait prés du banjo chez le disquaire où le  45 tours de « Toute la musique que j’aime  » trônait, au bord de la vitrine. Mouloudji ou l’accordéon  d’Yvette Horner sur Radio Luxembourg qui fusait de fenêtres entr’ouvertes où battaient des rideaux blancs.
Paris un bistro parisien
Un café parisien

Les cafés que je traversais, vite, pour aller acheter le tabac de mon père sans avoir à justifier de mon âge, où l´on jouait au flipper en fumant, grignotant des cacahuètes, avec les oeufs durs qu’il était encore possible de fendre sur le zinc du bar, au son du jukebox.

Paris un jardin
Un square parisien
 
Les jeux sans fin au square Saint-Lambert où nos genoux s’écorchaient à sang lors de nos ruades. Les corbeilles en acier prés des portillons que nous  gravissions pour nous y poser comme les moineaux que nous avions fait s’envoler et qui reviendraient picorer les morceaux de gâteau échappés des quenottes des bébés en poussette promenés par les nounous portuguaises. Les tours de la place de la mairie à patin à roulettes en évitant les dames à robes et les messieurs en pardessus.  La marque de la gomme, sur le bitume lorsque nous freinions en dessinant des arabesques. La graisse des roulements à bille.
Tout repasse ce jour dans ma tête.
 
Je ne me suis pas vu vieillir.
 
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